Pour les fêtes de Pâques, et en cette période troublée où l'on a beaucoup glosé sur ces curés "pas très
catholiques" mais pédophiles, j'ai choisi de vous parler d'un prêtre bien plus original, le Père Duval: même Georges Brassens l'aimait bien, lui qui l'avait surnommé
"la calotte chantante", dans sa célèbre chanson, les "Trompettes de la renommée": "Le ciel en soit loué, je vis en bonne entente, Avec le Pèr' Duval, la calotte chantante, Lui, le catéchumène, et
moi, l'énergumèn', Il me laisse dire merd', je lui laiss' dire amen, En accord avec lui, dois-je écrir' dans la presse, Qu'un soir je l'ai surpris aux genoux d' ma maîtresse, Chantant la mélopé'
d'une voix qui susurre, Tandis qu'ell' lui cherchait des poux dans la tonsure ?" ... Ils étaient devenus copains, Georges le "mécréant" et ce drôle de curé, le
Père Duval, témoin cet interview sur la télé de l'époque, l'ORTF, le 22 février 1960.
Prêtre, poète, troubadour, chantre de la
foi, Aimé Duval est né le 30 juin 1918 au Val d'Ajol, dans les Vosges, au sein d'une famille de 9 enfants. Il fréquente quelques années l'école du Hariol puis l'école
Saint Augustin à Plombières. A 12 ans, il entre au Collège des Pères Jésuites de Florennes, en Belgique, et tout en poursuivant ses classes secondaires, il étudie la philosophie,
l'horlogerie, l'astronomie, la musique, le chant, le piano et compose sa première chanson. En 1936, à 18 ans, il frappe à la porte du Noviciat des Jésuites. Il est ordonné prêtre à Enghien, en
Belgique, le 24 juillet 1949. En 1953, il se consacre plus exclusivement à la musique et à ses chansons. Son 1er disque, en 1956, "Seigneur, mon ami", se vend en 3 semaines à plus
de 45 000 exemplaires:
Il séduit croyants et non-croyants, du Palais des Sports à l'Olympia de Paris, c'est le début de ses tournées en France, en Europe (Bruxelles, la Haye, Londres, Madrid, Lisbonne), à Montréal et
aux Etats-Unis, jusqu'au Brésil (Rio de Janeiro)... Il chante "pour les gens de la rue, les types qui en ont marre, les types qui ne dorment pas, et aussi pour les
prisonniers", comme ici, en s'accompagnant à la guitare, quand il chante: "Que tu es
loin". Ses chansons connaissent un grand succès populaire. Près de 3000 concerts dans 44 pays, rassemblant plus de 30 000 personnes, en un seul concert, un
soir à Berlin. Il enregistre 14 disques, parle et chante en 9 langues. Il reverse à des oeuvres caricatives l'argent que lui rapporte sa croisade musicale. Il prend sa "retraite" à la Maison des
Missionnaires de Nancy et décède, à 66 ans, le 30 avril 1984, à l'Hôpital de Bel-Ilsle, à Metz. Ses obsèques sont célébrées le 3 mai 1984 en la basilique Saint Epvre à Nancy. Il repose
au cimetière de Préville de Nancy, dans le "carré des jésuites"...
Comme beaucoup de vedettes populaires, menant une vie fébrile et
effrénée, perpétuellement en voyage, de ville en ville, voici que le Père Duval sombre dans l'alcoolisme. Sous le pseudonyme de "Lucien", il donne un émouvant témoignage de son calvaire et de sa
résurrection, dans un livre autobiographique, attendrissant et poignant: "L'enfant qui jouait avec la lune: Chanteur, Jésuite, Alcoolique"... Il y raconte sa vie, ses tournées en concert, sa
maladie alcoolique et comment il s'en est sorti. En janvier 1984, il confie à un journaliste: "Ce qui m'a fait boire, c'est la fricaillerie, les cons, les décorés, c'est mon inadaptation
congénitale à la saloperie du monde. Je voulais sauver le monde et j'ai sombré dans l'alcool"... Personnellement, j'ai eu le bonheur de le rencontrer deux fois, le Père Duval, la
première, en 1965, au Grand Séminaire de l'Asnée, où il était venu, à notre demande, en ami, nous faire une petite causerie. et la seconde, le 24 février 1972, à la Salle Poirel de
Nancy, où il nous a chanté notamment: "Qu'est-ce que j'ai dans ma p'tite tête, à rêver comme ça le soir, d'un éternel jour de fête, d'un grand ciel que j'voudrais voir".
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Dans 
En attendant que je puisse enfin la réaliser, cette expo-concert dont je rêve
depuis longtemps, voici aujourd'hui un petit hommage au jésuite lorrain, au curé-chantant, au prêtre à la guitare, au troubadour du Bon-Dieu qui nous parlait si bien, en chansons, de
son Monsieur Jésus-Christ...
Le 
Père Duval, Aimé Duval, décédé le 30 avril 1984, repose au cimetière de
Préville, à Nancy... Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur le Père Duval, vous pouvez toujours relire mon petit billet du 3 avril 2010: "
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