Durant plusieurs samedis, vous découvrirez ici les "mémoires" de Jean-Lou Delépine, ancien apprenti-jockey qui avait 14 ans en 1967, lorsque je venais moi-même d'arriver comme jeune animateur au Foyer des Apprentis-Jockeys de Maisons-Laffitte... Je suis heureux de le retrouver ici... Il est aujourd'hui en retraite, après une reconversion réussie: il a d'abord travaillé en usine, puis profitant de son passage dans la Marine, il a appris le métier de plombier-chauffagiste, qu'il a exercé durant 42 ans, dont 28 comme artisan, dans le Nord Pas de Calais... Mais revenons en arrière, en 1967, il arrive comme apprenti-jockey à Maisons-Laffitte.
Jean-Lou, jeune apprenti, et le cheval On Top, à la sortie du boxe, au sein de l'écurie Jean Doumen à Maisons-Laffitte...
... "Après avoir eu le CEP à 14 ans, mes études s'arrêtèrent aussitôt... Je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier... Mes parents étaient commerçants, je travaillais à l'usine et les aidais entre mes postes... Mais les mois passèrent et je n'avais toujours pas de métier... A l'approche de mes 15 ans, mon père qui jouait au tiercé et lisait le journal Week-End tous les dimanches, décida un jour de m'emmener à Maisons-Laffitte pour m'inscrire au Centre Technique des apprentis-jockeys des Steeple-Chases de France"...
1ère page du journal Week-end du 22 juillet 1967, annonçant l'article des pages 4 et 5 sur le "rêve" des apprentis-jockeys.
"Mes parents et moi, nous sommes arrivés à Maisons-Laffitte au 7 avenue Béranger, Bureau des Oeuvres Sociales des Steeple-Chases de France... Là, je découvris une grande demeure, genre petit château, noyée dans le feuillage, sur un terrain boisé un peu sauvage, aux arbres plus que centenaires... Avec mes parents, nous y entrons, nous avions RDV avec le directeur des oeuvres sociales, comme 11 de mes camarades qui pour certains d'entre eux étaient déjà arrivés...Nous étions attendus avec fermeté, convocation en main, je ne réalisais pas l'ampleur dans laquelle je venais de poser le premier pas... J'allais enfin réaliser mon rêve"...
"Une fois les 12 apprentis réunis, les présentations faites, nous avons eu droit à un repas pris dans la salle de restaurant du Château... Mon 1er repas partagé avec mes futurs copains... Avec eux, je passerai 3 mois, de discipline, de souffrance et de solidarité... Après un bref passage au Foyer, dans les bungalows voisins du Château, où officiait déjà Popoff, un des animateurs que l'on ne peut oublier car son nom reste gravé dans ma mémoire et celle de ceux qui l'ont connu... on nous conduisit au Centre Technique 2 avenue Hoche: là, un site magnifique s'ouvrait à nous, à l'entrée de la propriété une grille grande ouverte, face à nous, au centre de la cour de sable fin d'immenses arbres et de chaque côté les boxes avec les chevaux".
Vous le saurez en lisant samedi prochain le chapître 2 des mémoires de l'ami Jean-Lou... Mais en attendant, j'ai voulu lui faire une surprise, à Jean-Lou, et j'ai recherché dans mes archives personnelles des photos que j'avais prises à l'époque de ce fameux vieux Chäteau qui avait hébergé au départ la cantine, l'école et les bureaux administratifs du centre des apprentis jockeys et juste à côté, le préfabriqué qui avait accueilli les activités et les animations du Foyer des Apprentis, avant l'inauguration en 1968 des nouveaux grands bâtiments modernes et luxueux où j'ai eu le bonheur de travailler une dizaine d'années... Pour toi, Jean-Lou.
A samedi prochain, si vous le voulez bien, pour la suite des aventures de notre apprenti-jockey...