Samedi dernier, j'ai publié ici le 1er chapître des "mémoires" de Jean-Lou Delépine, un ancien apprenti qui avait 14 ans en 1967 lorsque je venais moi-même d'arriver comme jeune animateur au Foyer des Apprentis-Jockeys de Maisons-Laffitte... Il m'a retrouvé grâce au blog et suis heureux de publier ici ce qu'il m'a envoyé.
Jean-Lou vient d'arriver avec ses parents à l'Ecole Technique du Centre d'Apprentissage, au fond du Parc de Maisons-Laffitte, avec 11 autres petits gamins de son âge... 14 ans... "L'odeur du crottin n'avait pas de secret pour moi qui venais de la campagne.. Mes repères ont été vite retrouvés... Imaginez, arriver là, dans une des plus belles régions de France et vivre dans les bois... Un vrai bonheur, et, en prime, l'espoir de devenir un jour un jockey célèbre comme Yves Saint Martin, l'idole de tous les apprentis, et soit-disant devenir riche (on peut toujours rêver), le rêve étant bien orchestré pour nous faire oublier la rigueur de l'apprentissage"...
"Dès le 1er jour, nous avons fait connaissance avec les chevaux... Le contact avec ceux-ci fut facile, pour la plupart, ils avaient l'air gentils, surtout derrière la porte... Plus tard, nous allions nous rendre compte que cela n'était pas facile de tenir sur ces équidés qui ne demandaient qu'une chose, de nous éjecter sur le tapis et nous faire avaler de la sciure... Nous étions novices, vulnérables, courageux mais pas encore téméraires"...
"Après les présentations faites avec le Directeur de l'Ecole Technique, Maître Declercq, ancien écuyer de Saumur, et qui n'est autre que notre instructeur, et avec le personnel encadrant, vint l'instant le plus difficile... C'est avec l'oeil humide et la gorge nouée que je m'apprêtais à quitter ma famille qui m'avait accompagné jusqu'au centre... Quand allais-je les revoir ?... Cela n'était pas prévu au programme, certains d'entre nous n'avaient jamais quitté leur famille pour une aussi longue période... Seuls les apprentis franciliens avaient plus de chance de revoir leurs parents plus vite... Le dortoir se trouvait à l'Ecole Technique... Le matin à l'aube nous prenions notre petit déjeûner sur place, préparé par notre sympathique animateur... qui allait nous encadrer, en dehors de nos heures de travail au centre technique, pendant les trois mois à venir"...
"L'animateur avait sa chambre à part dans le même pavillon que le nôtre, pavillon qui ressemblait plutôt à un baraquement en dur assez récent, bien aménagé... Le soir, nous devions nous rendre au Château, à l'autre bout du Parc, pour y prendre le dîner 7 avenue Béranger... Le trajet se faisait toujours à pied... Après notre repas du soir, l'animateur nous emmenait au Foyer, non loin de là, jusqu'à 21h, pour nous détendre au baby-foot et sucer une glace à l'eau dont nous raffolions... Certains se souviennent peut-être encore des animations fantastiques des animateurs du Foyer telles que les cross de mobylettes dans le Parc du Château... De retour au Centre avec nos pains bâtards sur le dos pour le petit-déjeûner du lendemain, notre soirée n'était pas terminée, avant de dormir on se faisait une partie de poker avec en enjeu nos pacotilles"...
N'ayant pas retrouvé dans mes archives personnelles de photos du temps où le Foyer se situait dans le vieux préfabriqué, voici pour Jean-Lou et les anciens apprentis qui nous liront quelques photos que j'avais prises dans le nouveau Foyer inauguré fin 68... A samedi prochain, pour la suite des aventures de Jean-Lou !