Non, moi, j'aime pas les fayots... Attention, je vous parle pas des vrais fayots, les haricots blancs, des fois rouges (comme les haricots à la tomate), non, ceux-là, je les aime bien, la preuve, je viens d'en planter, moi, des haricots, verts de surcroît, dans mon petit jardin-potager... Non, je ne vous parle pas de ces fayots là, mais de ceux qui cherchent toujours à se faire bien voir de leurs professeurs, en classe, et de ceux qui sont toujours aux petits soins de leurs chefs, au boulot... Je place aussi dans cette catégorie de fayots toute cette bande de faux-culs qui, par devant, vous font des courbettes, des compliments et qui, par derrière, vous assassinent: tiens, sur internet, avec tous ces foutus pseudos, qu'est-ce qui vous dit que ceux qui vous envoient les pire vacheries sur votre blog ne sont pas ceux qui, par devant, vous passe de la pommade ? ... Vous voulez des exemples, en voici...
Mais d'abord, commençons par le commencement: d'où vient cette expression de "fayot" ?... Selon mon vieux Larousse Illustré, dans les années 1830, c'était un rengagé de la marine, un marin qui revenait à l'armée comme les haricots reviennent au menu... Le mot "fayot" et l'action de "fayoter", ça viendrait de la conduite de certains marins qui faisaient du zèle pour être mieux servis en fayots durant les restrictions de vivres: quand toutes les provisions fraîches étaient consommées, on disait que les marins navigaient "sous le cap Fayot", et quand les légumes secs commençaient eux aussi à manquer, alors, "c'était la fin des haricots"... Datée de 1892, il y a aussi cette expression: "courir sur le haricot": dites-moi, qui, mieux que le fayot, nous "court sur le haricot", hein, qui mieux que le fayot nous "court sur le système", nous agace, nous énerve ?... Comment ?... Des noms !... ah bon, vous voulez des noms ?... Bon, bon, en voilà...
Mais avant d'en arriver là, je voudrais vous citer une chouette de chanson qui traite drôlement bien du cas de ces fayots là, je veux parler du sympathique "Lèche-Bottes-Blues" d'Eddy Mittchel: "J'aime les impôts, leur clairvoyance, leurs multitalents, leur polyvalence, Oh ! oui, j'les aime, j'les aime, J'aime, j'aime, j'aime, J'aime les visites des huissiers, êtes-vous sûr de n'avoir rien oublié ? Oh oui j'les aime, j'les aime, J'aime, j'aime, j'aime, J'aime aussi ma maison d'disques, l'attachée de presse, la standardiste, Je les aime, oh oui, je les aime, Sans oublier ma petite Sacem, qui sait, ô combien, combien je l'aime... J'en rajoute pas, j'en fais pas des tonnes, mais j'espère surtout que je n'oublie personne, Lèche-bottes blues, je fais le lèche-bottes blues, lèche-bottes blues... Je remercie aux Césars, toute l'équipe sans qui je n's'rais pas star, Oh ! oui, j'les aime, j'les aime, c'est fou c'que j'aime, J'aime tous les hommes politiques, ils sont si sincères et si sympathiques, Oh ! oui j'les aime j'les aime, J'aime, j'aime, j'aime... J'aime la police et l'armée, tous ces beaux garçons si bien habillés, je les aime, oh, oui, j'les aime, J'aime, j'aime, j'aime, Vive le show-biz et la charité... Oh, à la prochaine Libération, je serai tondu, mais j'demand'rai pardon... A force de lécher, ma langue est râpée, mais j'aime le lèche-bottes blues".
Bon, si avec tout ça, vous n'avez pas reconnu certains fayots qui vous entourent, ceux qu'on appelle aussi des "lèche-culs", alors, c'est à désespérer... Mais, si jamais c'était le cas, dites-le moi, et je vous aiderai à les reconnaître, moi, tous ces fayots, promis-juré, dans un prochain billet...